L’usage supposé d’armes chimiques par les forces loyalistes syriennes[1] a suscité de vives réactions d’indignation chez un certain nombre de dirigeants politiques. Pour le Premier Ministre britannique David Cameron, ces attaques sont « absolument odieuses ». Le Président français François Hollande veut « punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents ». Le Secrétaire d’État américain John Kerry a parlé d’« obscénité morale ». Le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-Moon s’est dit « scandalisé » par ces allégations. Le speaker du Parlement turque Cemil Ciçek a dénoncé un « crime contre l’humanité ».

L’enquête de l’ONU sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie est en cours.
Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont à la manœuvre pour opérer des frappes de missile de croisière contre des objectifs militaires liés au régime de Damas. L’objectif est de punir ce dernier pour avoir violé le droit international.
Or, on pourrait s’interroger sur l’opportunité de cette réaction de force alors que le conflit a déjà fait plus de 100000 morts dont un grand nombre de civils faisant l’objet de bombardements indiscriminés. Les forces aériennes pro-gouvernementales ont employé des armes à sous-munitions, des bombes incendiaires et des missiles SCUD. Dans un certain nombre de cas, ces attaques contre la population ont été intentionnelles. Dans d’autres, les victimes civiles ont constitué des « dommages collatéraux » résultant d’une frappe imprécise visant initialement un objectif militaire. Pourtant, ces attaques n’ont jamais poussé la communauté internationale à réagir.
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