La grande majorité des frappes de drones conduites par la CIA seraient des « signature strikes » soit des attaques contre des groupes d’individus dont la « signature » ou les caractéristiques seraient liées à une activité terroriste, mais dont l’identité n’est pas connue. A l’inverse, les frappes visant des individus dont l’identité est connue avec une grande certitude seraient minoritaires. Ainsi, un responsable américain déclarait qu’en 2011, les États-Unis avaient éliminé deux fois plus de « terroristes recherchés » dans le cadre des « signature strikes » que dans celui des « personnality strikes ».
Kevin Jon Heller, Maître de conférence à la faculté de droit de Melbourne, s’est récemment penché sur la légalité de cette pratique au regard notamment du droit international humanitaire (DIH). Le mérite d’Heller, en l’absence de toute déclaration ou revendication officielle du gouvernement américain, est, entre autres, d’avoir répertorié l’ensemble des « signatures » susceptibles de faire l’objet d’une attaque. Il en dénombre 14 selon les informations disponibles dans la presse ou dans des rapports d’ONG. Pour chacune, il vérifie leur conformité au DIH.