Sondage sur les blogs de défense

L’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (IRSEM) conduit une étude sur les blogs de défense en France, parmi lesquels Dommages civils.

L’objectif est de cartographier ces blogs afin de mieux comprendre la dynamique associée à ce vecteur de communication mais aussi la place de celui-ci dans l’offre d’informations qui est disponible sur les sujets de défense.

Sondage_Etude_Irsem

Pour ce faire, il est donc important de mieux connaître le lectorat de ces blogs. C’est l’objectif de ce sondage qui ne vous prendra que quelques minutes.

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Pour une position européenne sur les frappes létales en-dehors des zones d’hostilité active.

L’Europe est le continent de la règle de droit. Selon le politologue américain Robert Kagan, elle viendrait de Vénus par opposition aux États-Unis, issus de Mars. Là où ces derniers n’hésitent pas à employer la force militaire pour exercer leur pouvoir, les Européens préfèrent la norme. Dès lors, l’Europe serait une puissance normative, selon le politologue européen Zaki Laïdi, qui se distinguerait par sa capacité à fixer des standards mondiaux là où une puissance empirique s’imposerait par une domination physique.

Pourtant, on a peu entendu les préférences normatives de l’Europe au sujet de la pratique des frappes létales en-dehors des zones d’hostilité active par les Américains.

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Sur l’obligation de capturer un combattant ennemi. Ière partie.

Le 14 septembre 2009, les États-Unis lançaient l’opération « Celestial balance » en Somalie afin d’éliminer Saleh Ali Saleh Nabhan, chef des Shabaabs impliqué dans plusieurs attentats terroristes en Afrique de l’est. Le raid du commando fût un succès: Nabhan et trois autres militants furent tués. L’opération révéla également les ambiguïtés de l’administration Obama sur sa stratégie antiterroriste, soupçonnée de tuer systématiquement les terroristes, sans laisser de place à la capture. Cette stratégie serait motivée par la volonté de se démarquer de certaines mesures controversées de l’administration précédente en la matière (Guantanamo et les « black sites » de la CIA). Jeh Johnson, conseiller juridique du Président en contre-terrorisme, conduisit une enquête afin de prouver que l’option létale n’avait pas été choisie en raison des insuffisances de l’administration américaine dans sa politique de détention.

Capture

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Début de transparence dans le programme de drone américain: le cas des frappes visant un haut dirigeant d’Al-Qaïda citoyen américain.

Les conditions relatives à l’emploi des drones en-dehors des théâtres d’opération effectifs semblent s’éclaircir. Alors qu’il y a un mois, un juge fédéral refusait de divulguer le memorandum contenant les motifs juridiques de l’élimination d’Anwar Al-Aulaqi, et que la veille, un groupe de sénateurs réclamaient au Président Obama ce même document, le site de la NBC vient de publier un livre blanc relatif à la « légalité des opérations létales dirigées contre un citoyen américain qui est un haut dirigeant opérationnel d’Al-Qaïda ou d’une force associée ».

Obama & Brennan

On ne sait pas grand chose sur les circonstances de cette fuite. Il convient de préciser qu’elle intervient dans le contexte de la probable nomination de John Brennan au poste de directeur de la CIA, ancien conseiller d’Obama en matière de lutte contre le terrorisme et, à ce titre, véritable architecte de la guerre des drones.

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Frappes de drones: l’analyse et les recommandations du Council of foreign relations.

« Si nous voulons que les autres Nations emploient ces technologies de manière responsable, nous devons agir de façon responsable » (John Brennan, 30 avril 2012).

Dans un rapport écrit pour le Council on foreign relations, Micah Zenko dresse un inventaire des problèmes politiques et juridiques qui entachent les frappes de drones américaines. Puis, il fait un certain nombre de recommandations afin d’améliorer la « gouvernance » de ce programme.

Drone 2013

Cette technologie est à l’origine de 95% des éliminations ciblées conduites depuis le 11 septembre 2001 en-dehors d’un théâtre de guerre. Le reste a été opéré par des forces spéciales, des AC-130 et des missiles de croisière. Georges W. Bush a autorisé 50 attaques ciblées par des drones en-dehors d’un champ de bataille, soit plus qu’aucun autre de ses prédécesseurs.  Barack Obama en a, pour l’instant, conduit sept fois plus.

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Humain, trop humain? La guerre, le droit international humanitaire et l’humain « amélioré ».

La fondation Greenwall spécialisée dans la recherche sur la bioéthique a récemment publié un rapport sur les dimensions éthique, politique et juridique des combattants « améliorés ».

L’amélioration peut être définie comme une intervention médicale ou biologique introduite dans le corps afin « d’améliorer la performance, l’apparence ou les capacités au-delà de ce qui est nécessaire pour garder ou recouvrir la santé ».

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Assassinat ciblé: une question de vocabulaire?

En sécurité internationale comme ailleurs, il convient de bien nommer les choses afin de les comprendre et éventuellement d’agir sur elles. Or, le langage semble parfois insuffisant pour saisir un phénomène aux réalités multiples. En outre, les mots ne sont pas neutres et peuvent impliquer une connotation péjorative agissant sur la perception de ces choses.

Langage

Pour désigner l’emploi de la force létale intentionnelle et délibérée « avec un niveau de préméditation, contre un individu ou des individus identifiés à l’avance par l’auteur », nous employons en Français l’expression « assassinat ciblé ».

Elle est discutable.

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« Disposition matrix »: le traitement gradué de la menace terroriste.

The Atlantic vient de mettre en ligne un article signé Daniel Byman et Benjamin Wittes sur le fonctionnement de disposition matrix, cette base de données continuellement mise à jour sur des personnes suspectes de terrorisme et préconisant les actions susceptibles d’être opérées contre elles.

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L’article étudie le cas spécifique du citoyen américain afin de montrer l’étendue des actions possibles contre lui. L’emploi controversé de la force létale constitue l’étape ultime. Avant de la franchir, les États-Unis dispose d’un panel d’actions non létales dont le caractère militaire monte en intensité à mesure que les options diminuent et que la menace augmente. Dès lors, on peut constater que les mesures de maintien de l’ordre et le traitement pénal du terrorisme tiennent une place importante dans la « guerre » des États-Unis contre celui-ci. Inversement, les actes militaires semblent constituer une mesure d’exception, lorsque les autres moyens ont échoué.

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« Signature strike ».

La grande majorité des frappes de drones conduites par la CIA seraient des « signature strikes » soit des attaques contre des groupes d’individus dont la « signature » ou les caractéristiques seraient liées à une activité terroriste, mais dont l’identité n’est pas connue. A l’inverse, les frappes visant des individus dont l’identité est connue avec une grande certitude seraient minoritaires. Ainsi, un responsable américain déclarait qu’en 2011, les États-Unis avaient éliminé deux fois plus de « terroristes recherchés » dans le cadre des « signature strikes » que dans celui des « personnality strikes ».

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Kevin Jon Heller, Maître de conférence à la faculté de droit de Melbourne, s’est récemment penché sur la légalité de cette pratique au regard notamment du droit international humanitaire (DIH). Le mérite d’Heller, en l’absence de toute déclaration ou revendication officielle du gouvernement américain, est, entre autres, d’avoir répertorié l’ensemble des « signatures » susceptibles de faire l’objet d’une attaque. Il en dénombre 14 selon les informations disponibles dans la presse ou dans des rapports d’ONG. Pour chacune, il vérifie leur conformité au DIH.

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Stratégie de représailles en Syrie ?

Dans Targeting civilians in war, Alexander B. Downes explique pourquoi un gouvernement, quelque soit son régime politique, décide, en guerre, de viser des non-combattants en dépit de l’illégalité, de l’immoralité et de l’inefficacité de cette pratique. Il y a, entre autre, la volonté de rechercher une victoire désespérée dans le cadre d’une guerre d’attrition longue qui a déjà causée beaucoup de dégâts. L’objectif est de convaincre le groupe armé ennemi d’accéder aux demandes politiques du gouvernement par une stratégie de coercition. Il s’agit d’influencer le comportement adverse en infligeant des coûts aux non-combattants. Cette stratégie peut obéir à une logique de punition. Elle peut également obéir à une logique de déni afin de miner la capacité adverse à poursuivre sa stratégie militaire.

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Assiste-t-on à l’emploi d’une telle stratégie en Syrie par les forces gouvernementales?

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